AVE MARIA
Marie, la nuit où je descends comme lait au milieu des noires citadelles. Marie, missile final au sourire terminal, et tendresse.
Belle icône aux lèvres maculées de sang, cicatrices de ta tête assassinée, nous sommes à Tes pieds.
Les Serviteurs de la Servante dansent : et tout l’apocalyptique programme s’accomplit.
Marie des Gitans, dont la nuit interne est un splendide couteau, et puis tout va si vite, la belle est arrivée, quelque chose s’est cassé. A dix centimètres de ta bouche assassinée de sang, la pression monte, la ruine se précise. J’ai des yeux de monstre médiéval.
Mes doigts, et c’est inéluctable, ils avancent vers ta bouche, je te pénètre, je te donne à manger, tout se nourrit de tout, et j’en appelle au silence.
Et t’es le Grand Silence d’où tout sort.
Une fête qui dure. Regarder. Comprendre.
Mais, Marie, quand c’est la folie de la fureur de la bonté de ton cœur qui venge les spectres disloqués et lugubres des enfances assassinées, malheur, oui, malheur, Marie, malheur aux coupables.
6 nov. 2009