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PHILIPPE PISSIER ARCHIVES (PPA)
9 octobre 2009

LE FIGARO

Londres : une photo de Brooke Shields nue censurée

Flore Galaud (lefigaro.fr)
01/10/2009 | Mise à jour : 15:19
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Capture d'écran montrant une partie de la photo incriminée dans le Guardian.
Capture d'écran montrant une partie de la photo incriminée dans le Guardian.

Une unité de Scotland Yard chargée de surveiller les «publications obscènes» a demandé au célèbre musée Tate Modern de ne plus exposer un cliché de la star enfant, dévêtue et très maquillée.

Vingt-six ans après, le cliché fait toujours autant parler de lui. La Tate Modern, célèbre musée d'art londonien, a été contrainte par la police de retirer une photo de l'actrice Brooke Shields de son exposition « Pop Life », qui doit s'ouvrir jeudi. En cause : le caractère «obscène» du cliché, pris par l'artiste controversé Richard Prince et intitulé «Spiritual America». On y voit Brooke Shields, alors âgée de 10 ans, nue dans une baignoire et maquillée à outrance.

C'est en consultant les journaux que des policiers sont tombés sur ce cliché annonçant l'ouverture de l'exposition, rapporte jeudi le quotidien The Guardian. Aussitôt, l'unité de Scotland Yard chargée de la poursuite des publications obscènes [cellule spéciale chargée de surveiller toute publication pouvant «dépraver ou corrompre» son public, en vertu de la «loi sur les Publications obscènes» de 1959, ndlr] est saisie. Elle se rend sur les lieux et, après s'être entretenue avec les directeurs de la galerie, décide, par «précaution», de faire retirer le cliché.

L'actrice n'a pas les droits sur ce cliché

Ce n'est pas la première fois que la photo provoque le scandale. Officiellement, elle est datée de 1983, mais en réalité, elle a été prise en 1975 par Garry Gross. A l'époque, la mère de la jeune Brooke Shields touche 450 dollars pour céder les droits du cliché au photographe new-yorkais. Rapidement, la photo est publiée dans divers magazines. Si le cliché choque, on évoque peu à l'époque son éventuel caractère pédophile. Mais Brooke Shields, qui entre-temps est devenue une star de cinéma avec son rôle dans «La Petite» de Louis Malle (1978) puis dans «Le Lagon bleu» (1980) tente, à plusieurs reprises, de récupérer ses droits sur le portrait. En vain. En 1983, notamment, la justice américaine établit que la photographie n'est ni sexuellement provocante, ni pédophile ou encore pornographique.

A la fin des années 90, Garry Gross cède ses droits à l'artiste Richard Prince. Ce dernier photographie le portrait et lui donne un nouveau nom. La notoriété du cliché est relancée. C'est à partir de ce moment-là que les premières accusations de photographie à caractère pédophile apparaissent.

Plusieurs artistes censurés en France

Pourtant, le cliché, jusqu'ici, n'avait jamais été censuré. L'année dernière, la photo, exposée au musée Guggenheim de New York, n'a pas fait l'objet d'une controverse particulière. Même réaction en Suisse et en France : au printemps 2008, le cliché faisait partie de l'exposition «Controverses», présentée au musée de l'Elysée de Lausanne puis à la Bibliothèque Nationale de France, à Paris, au mois de mars dernier. Et, s'il a fait beaucoup parler de lui, il n'a, en revanche, subi aucune demande de retrait de la part des autorités.

Il est toutefois déjà arrivé à la France de demander le retrait de certaines œuvres d'art, en vertu de l'article 227-24 du code pénal relatif à la «diffusion d'images à caractère violent ou pornographique ou contraire à la dignité humaine». En 2006, notamment, le peintre marseillais Gilles Traquini s'est vu contraint de retirer d'une galerie de Nice l'une de ses toiles reproduisant le célèbre tableau de Gustave Courbet, «L'origine du monde» (1866). La même année, Henry-Claude Cousseau était mis en examen pour avoir organisé six ans plus tôt l'exposition «Présumés innoncents», sur le thème de l'enfance et son trouble (le cliché de Brooke Shields en faisait partie), à Bordeaux. Le verdict n'a toujours pas été rendu. En 2008, c'est l'artiste Philippe Pissier qui a été inquiété, pour des collages érotiques représentant des poitrines ornées de pinces à linge. Et, plus récemment encore, la police a fait retirer des murs de la FIAC de Paris les photos d'Oleg Kulik. Y figuraient notamment l'artiste, nu, avec des animaux ou encore se promenant avec un collier de chien dans les rues de Moscou.

http://www.lefigaro.fr/culture/2009/10/01/03004-20091001ARTFIG00604-londres-une-photo-de-brooke-shields-nue-retiree-d-une-expo-.php

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